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Comprendre le phénomène ZAO, l’application chinoise qui inquiète et questionne

L’application mobile la plus téléchargée du moment en Chine s’appelle Zao. Outre ses problèmes de confidentialité, elle pose question quant à la fausse information du net.

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© Weibo

Décidément, les applications mobiles dotées d’intelligence artificielle pour modifier nos visages sont en vogue en ce moment. Un dernier mouvement populaire s’était déferlé, avec la mise à jour assez surprenante de l’application russe FaceApp. Grâce à son programme extrêmement poussé et de qualité, nous pouvions faire vieillir de façon surprenante notre visage, et partager la photo avec nos amis.

Déjà à ce moment-là, des utilisateurs se penchaient sur les textes acceptés au moment du téléchargement de l’application, quant au droit à l’image que nous donnions au programme. Résultat paradoxal, bien plus de 100 millions de téléchargements auront été effectués dans un laps de temps très court, classant même l’application sur la première place du podium du top téléchargement en France, à partir du 17 juillet dernier.

Paradoxal, mais bien réel. Les nouvelles technologies numériques intéressent les utilisateurs tout comme leurs auteurs. Mais malheureusement, les intérêts sont rarement les mêmes entre les deux partis.

Zao, une application chinoise de « deepfake », qui fascine et inquiète

L’histoire se répète dès la sortie d’une nouvelle fonctionnalité. Depuis quelques jours, il faut partir du côté de la Chine pour voir un nouvel élan de téléchargements se produire sur une application. Baptisée « Zao », celle-ci vous permet d’intégrer de façon surprenante encore, votre visage à la place de celui d’acteurs populaires dans des scènes de cinéma mythiques.

Développée par l’entreprise Momo Inc., côtée en bourse, l’application et la petite dernière d’un titan dominant déjà les plateformes de téléchargements grâce à « Tantan », l’équivalent de Tinder en Chine. En l’espace de quelques jours, l’application a eu droit à sa domination du classement des téléchargements d’application au sein du pays, et son hashtag est devenu très populaire sur Weibo, l’équivalent de Twitter pour l’Empire du Millieu.

Pourquoi Zao inquiète et questionne

Pour profiter d’une courte vidéo plongeant votre visage parmi plusieurs scènes cinématographiques d’un acteur comme Leonardo Di Caprio, l’utilisateur ne doit pas seulement prendre une photo de son visage. A 360 degrés, il devra « scanner » son visage sous tous les angles, effectuer des actions tels que des clignements des yeux.

Une fois toutes ces données collectées, la valeur ajoutée de l’application se produit, que ce soit pour l’utilisateur ou l’auteur du programme.

Car Zao possédait jusqu’ici une politique de confidentialité très clair et peu docile : l’application disposait d’un droit « libre, irrévocable, permanent et transférable » sur tous les contenus générés par les utilisateurs. C’est dit. Un moyen de pouvoir donc faire à peu près tout ce qui leur est dans leurs capacités, de la réutilisation des images au stockage pur et dur d’information faciales potentiellement revendables.

Mais outre le point de la confidentialité, Zao questionne également quant à la retombée de telles technologies. Avec de telles intrusions si bien réalisées et dont l’accès est de plus en plus disponible pour tous, des contenus politiques pourraient très bien être utilisés pour véhiculer de fausses informations. Ces vidéos, pouvant rapidement devenir virales, pourraient conduire à manipuler des élections, lancer une campagne de diffamation à l’encontre de quelqu’un ou tout simplement véhiculer de fausses informations à très grande échelle, via les réseaux sociaux.

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Par : Keleops AG
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