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Combien de Français sont abonnés aux plateformes musicales ?
Une industrie compliquée, entre taxes et marchés concurrents.
La France ne semble pas être le pays le plus rentable pour les plateformes musicales comme Apple Music ou Spotify. Un nouveau rapport signé le SNEP révèle la situation du secteur en France, nottament combien de gens sont abonnés à ces services, ou encore l’argent généré par l’industrie dans l’hexagone.
12 millions d’abonnés
Le SNEP, ou Syndicat national de l’édition phonographique, est l’organisme chargé de collecter les données sur le marché de la musique en France. Il est également celui qui détermine les classements des meilleures ventes, et décerne les certifications.
Le rapport du jour indique que 12 millions de Français seraient abonnés à une plateforme musicale, pour environ 30,1 millions d’actifs, sur une population de 67 millions d’habitants. Ces millions d’abonnés, additionnés aux ventes physiques, ont permis au secteur de générer 968 millions d’euros en 2023, soit 5,1 % de plus qu’en 2022. En isolant les abonnements musicaux, ces derniers ont connu à eux seuls une croissance de 10 %, mais cela ne suffit pas.
Une croissance trop faible
L’augmentation des revenus liés aux abonnements musicaux en 2023 est bien trop faible pour « nourrir pleinement le développement du marché alors que c’est la première source de création de valeur », selon le SNEP. Cela serait à attribuer selon le SNEP aux marchés concurrents, notamment l’audiovisuel et ses innombrables offres de divertissements, ainsi qu’au contexte inflationniste.
Cela implique que les Français doivent souvent faire le choix parmi une multitude d’abonnements optionnels à divers services, et visiblement, c’est le streaming musical qui est mis de côté.
La taxe streaming est la solution ?
Avec la taxe streaming qui arrive d’ici peu, et qui fera probablement augmenter le prix de toutes les plateformes, les acteurs du monde de la musique vont récupérer plus d’argent public. La taxe streaming est l’initiative d’un organisme public créé en 2020, portant le nom de CNM, ou Centre National de la Musique. L’un des objectifs du CNM est de s’assurer d’une meilleure équité dans la répartition des enveloppes publiques destinées aux artistes.
Le CNM ne dispose pas d’assez de fonds pour assurer son fonctionnement, se vante par ailleurs d’assurer la diversité du secteur musical en France, mais ne fait pas de la rentabilité son principal objectif. Le rapport d’impact du financement du CNM manque cruellement de données concrètes. Il est donc légitime que certaines plateformes se sentent bernées.
Dans un contexte où l’inflation est galopante, il serait peut-être plus judicieux de se concentrer sur le profit, plutôt que se rattacher à certains projets qui n’existeraient pas sans financement. C’est un peu le même problème qu’avec les films financés publiquement à hauteur de plusieurs millions, qui font peu d’entrées en salle, mais dont les producteurs continuent d’être subventionnés pour d’autres projets.
À propos de la taxe streaming, Spotify a déjà annoncé qu’elle augmenterait ses prix en conséquence, pour assurer sa rentabilité.