Concurrence

Edito : L’App Neutrality ou l’appel desespéré du patron de Blackberry

Il y a

le

Par

John Chen, c’est le patron de Blackberry,
l’un des fabricants de terminaux (avec Nokia) qui a été victime de l’arrivée de
l’iPhone puis des terminaux sous Android. La part de marché de Blackberry s’est
en effet écroulée depuis la fin des années 2000 et le terminal
à clavier, qui a été un must chez les cadres auparavant, est désormais
largement supplanté par l’offre existante.

Le Canadien a depuis l’arrivée de Mr Chen modifié sa politique applicative,
en particulier concernant sa fameuse messagerie BBM. En effet,
autrefois réservée aux seuls terminaux de la marque, elle a finalement été
ouverte aux autres smartphones comme l’iPhone : mieux vaut tard que
jamais.

Mais faisant fi de ce passé pas si lointain, le CEO de BlackBerry s’est
lancé dans une croisade qui mêle la "Net neutrality" et un nouveau concept
l’"App Neutrality" … En d’autres mots, il réclame l’obligation de voir
arriver les applis populaires, telles que iMessage ou Netflix, portées sur ses
machines :

Ce paradoxe d’une société qui a vécu repliée sur elle-même et protégeant sa
messagerie pendant des années serait presque amusant si ce n’était pas sérieux
au point d’avoir écrit à un certain nombre de grands responsables du sénat
Américain.

L’App Neutrality

L’idée développée sur
ce post de blog
est la suivante : pour lui, les utilisateurs de tous
les terminaux quelle que soit leur marque devraient avoir accès à toutes les
applications et contenus de leur choix. Ainsi, il faudrait que Google qui a
pour l’instant choisi de ne pas développer ses apps pour Windows Phone (faute
de marché suffisant probablement) ou que Apple portent toutes leurs apps sur
les terminaux concurrents.

A lire : Applis
Apple, Google et Microsoft sur les App Store concurrents ? Des choix
radicalement différents !

L’état des lieux de la disponibilité des applis "concurrentes" sur les
divers App Store :

App Realism

Si l’on comprend la position du PDG d’une société dont les parts de marché
ne suffisent pas à justifier des investissements applicatifs pour de nombreux
développeurs, si l’on serait bien entendu ravis de pouvoir converser par
iMessage avec nos amis utilisant un smartphone Android, ceci fait fi de
toute réalité économique
.

En effet, hormis le cas bien spécifique d’Apple qui ne propose ses
applicatifs maison sur quasiment aucune autre plate-forme par choix, Blackberry
n’est pas "boudé" parce qu’il est Blackberry, mais simplement parce que ses
parts de marché sont telles que les développeurs et éditeurs choisissent de ne
pas investir en développement, test et support. Comme c’est le cas pour
d’autres systèmes type Firefox Mobile ou Bada.

Pour faire un parallèle au hasard, devrait-on obliger Michelin à proposer
ses pneus pour toutes les marques et modèles de voitures, sous prétexte qu’il y
aurait une demande ? Serait-ce économiquement viable ? …

Par ailleurs, un tel concept parait impossible à mettre en place et à gérer

Faudrait-il demain obliger le développeur indépendant de Flappy Birds à
porter son appli sur Blackberry parce qu’il a fait des millions de
téléchargements ? Quel est le seuil au delà duquel une appli parmi les
plus de 1,2 millions au moins qui existent actuellement devrait être développée
pour le plus obscur, le plus récent ou le plus confidentiel des systèmes
mobiles (et on ne parle pas de BlackBerry ici) ?

Bref, ce mémo ressemble plus à un appel au secours désespéré qu’à une idée
réaliste … C’est bien essayé et on verra quel sera le devenir de cette
demande, mais le plus sûr pour avoir NetFlix et autres applis des concurrents
Android ou Microsoft sur sa plate-forme reste d’arriver à vendre des millions
de machines.

Merci quand même John d’avoir porté BBM sur les autres plate-forme (

dispo ici sur iOS
). C’est un geste apprécié, même s’il fut forcé et bien
(trop) tardif pour inverser la situation de la société. On salue au passage la
politique de Google et récemment de Microsoft, qui ont portés
leurs apps sur iOS, mais l’on n’est pas dupe, ce n’est pas par pur altruisme,
c’est tout simplement guidé par des intérêts économiques liées aux parts de
marché !

Et vous : que pensez-vous de ce concept d’App Neutrality
 ?

Pour aller plus loin : Applis
Apple, Google et Microsoft sur les App Store concurrents ? Des choix
radicalement différents !

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Par : Keleops AG
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