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Apple veut se passer de sous-traitants, est-ce possible ?
La société envisage de recycler tous ses iPhone elle-même pour ne plus avoir à dépenser des millions en signant des contrats avec des prestataires externes. Un défi qui semble toutefois trop grand, du moins à l’heure actuelle.
Tout est parti d’un entretien publié cette semaine, où la directrice du département environnement d’Apple, Lisa Jackson, a choisi de mettre en avant les progrès du robot Daisy que sa firme teste en ce moment. Celui-ci est capable de démonter des smartphones usagés ou inutilisables pour en récupérer les composants qui peuvent être revalorisés.
L’objectif, affiché, est de pouvoir les intégrer dans de nouveaux modèles lorsqu’ils seront prêts à fonctionner. En somme, c’est ce qui permettrait à Cupertino de ne plus avoir à payer des fournisseurs pour des pièces qu’elle possède déjà grâce aux offres de reprise qu’elle propose dans ses propres magasins, comme avec les batteries externes tout récemment.
La finalité ultime de tout business
S’il n’y a rien d’étonnant, c’est toutefois en analysant les mots prononcés par Jackson que l’on comprend que sa société souhaite en réalité aller bien plus loin. En effet, celle-ci a utilisé le terme closed-loop (boucle fermée en anglais) pour qualifier la vision définitive de sa stratégie. Comprenez : internaliser l’activité au maximum pour que l’ensemble des circuits, de la production à la distribution, soient officiés par Apple elle-même et non pas par des partenaires.
C’est d’ailleurs l’un des premiers conseils que l’on donne à un entrepreneur qui débute, d’où le célèbre adage de startuper “externalización es el diablo“. Une solution qui vaut aussi pour les grands groupes, qui, bien que plus compliquée à mettre en place du fait de l’ancienneté de ses actifs, porte toujours ses fruits à long terme. Ainsi, même si construire ses propres réseaux est coûteux, l’investissement sera concluant plus tard, faisant disparaître petit à petit les factures.
Malgré tout, de telles ambitions sont à ce jour encore loin de se voir atteintes. Les métaux récoltés par les mines en Afrique, par exemple, demandent une technique d’extraction bien particulière que ne maîtrisent pas encore les équipes d’Apple. En revanche, un secteur comme celui attaqué par Foxconn a de sérieuses chances de pâtir d’une opération d’internalisation à grande échelle.