Apple
Apple veut entrer dans le marché de l’intelligence artificielle de manière propre
La firme demande l’autorisation avant d’agir.
L’arrivée d’OpenAI et de ChatGPT sur le marché a bousculé le monde de l’intelligence artificielle de manière significative. Après à peine plus d’un an d’existence, l’outil compte déjà près de 2 milliards de visiteurs mensuels, avec des données d’utilisations réelles bien supérieures à la moyenne. Si l’outil a aux premiers abords attiré l’œil du grand public, il assiste désormais des millions de professionnels et d’étudiants dans leurs tâches. Il est vrai que certains trichent et l’exploitent pour accomplir certaines tâches qu’ils auraient dû faire eux-mêmes, mais l’usage qui en est fait dépend de chaque individu, comme n’importe quel outil.
Cette percée fulgurante a directement fait rugir ceux qui se disaient être les plus gros acteurs de l’IA. Ces derniers ont affirmé que les technologies utilisées dans ChatGPT n’avaient rien de novatrices et existaient déjà auparavant, que la seule chose qui a changé est sa distribution au grand public avec une interface utilisable par tout le monde.
C’est peut-être vrai, mais en y réfléchissant un peu plus, on se rend compte que jusqu’à présent, aucun d’eux n’a convaincu les utilisateurs autant qu’OpenAI. S’ils disposaient des technologies depuis tant de temps, pourquoi ne pas les avoir déployées pour le grand public ? D’autant plus que plus on les utilise, plus elles apprennent et deviennent efficaces.
Apple s’est contentée de son côté d’observer avec maturité le déroulement des choses et n’a pas sorti les muscles, tout en prenant soin d’investir dans la recherche à ce sujet. Cette posture judicieuse a permis à la firme de mieux prendre conscience des enjeux et des contraintes potentielles liées au marché de l’IA. Cette stratégie n’est pas sans rappeler celle qu’utilisait le très célèbre général chinois Sun Tzu, et qu’il partage dans son ouvrage « L’art de la Guerre ».
” Quand nous sommes capables d’attaquer, nous devons sembler incapables ; quand nous utilisons nos forces, nous devons sembler inactifs ; quand nous sommes proches, nous devons faire croire à l’ennemi que nous sommes loin ; quand nous sommes loin, nous devons lui faire croire que nous sommes proches. »
Sun Tzu enseigne la réflexion et la préparation plutôt que l’action basée sur un sentiment de supériorité ou d’infériorité. Ce que Google aurait mieux fait d’appliquer avant d’annoncer Gemini. Google était tranquillement installée dans son minibus de l’IA, avançant à une allure de croisière, et a vu passer devant elle la Ferrari OpenAI à une telle vitesse qu’elle n’a pas compris ce qu’il se passait. Google a ensuite essayé de mettre un moteur de fusée dans son minibus pour rattraper son retard, mais ça ne s’est pas aussi bien passé que prévu.
IA, OpenAI, Apple, entre disruption et précautions
Tout ça pour dire que de son côté, Apple a tenu ses distances et a bien fait. Au vu des problèmes rencontrés par OpenAI concernant les droits des contenus utilisés en référence pour fournir des réponses aux utilisateurs, Apple prend ses précautions. Le New York Times nous apprend aujourd’hui que Cupertino aurait entamé des négociations avec des éditeurs et des agences de presse afin d’alimenter son système d’IA générative. L’initiative est louable et il ne semble pas que Microsoft ou Google aient fait de même (on manque d’informations à ce sujet).
Concernant OpenAI, on sait qu’elle ne l’a pas fait, mais son cas est différent, il s’agit d’une entreprise qui est venue bousculer son marché à la manière d’une startup. Dans cette situation, avancer en prenant des risques (sans être téméraires) est parfois vital au lancement et à la survie de l’entreprise.