Apple
Apple a douze semaines pour se plier aux lois européennes
Les législateurs accusent la firme d’un comportement anticoncurrentiel proéminent.
Ça y est : la Commission européenne (CE) a rendu ses premières conclusions dans le cadre de son enquête sur les pratiques jugées anticompétitives de l’App Store. Selon l’institution, le constat est formel : le développement commercial d’Apple Music est favorisé au détriment des plateformes alternatives.
Et qui mieux que le suédois Spotify, qui vient tout juste d’augmenter ses prix, pour venir du donner du grain à moudre à cet argument ? Il faut dire que le service de streaming musical est justement l’un des plus vindicatifs à l’égard de Cupertino, qui l’oblige à proposer ses abonnements en dehors de son app iOS pour éviter de lui reverser 30% du montant de chaque transaction. À l’occasion de la décision de la CE, son CEO en a profité pour saluer les efforts faits à ce propos :
Today is a big day. Fairness is the key to competition. With the @EU_Commission Statement of Objections, we are one step closer to creating a level playing field, which is so important for the entire ecosystem of European developers. https://t.co/dOw1K0Qo1W
— Daniel Ek (@eldsjal) April 30, 2021
Un système de plus en plus critiqué
Ce que certains qualifient déjà de “taxe” sur les paiements n’inquiète d’ailleurs pas que Spotify. Epic Games, qui bataille en ce moment même contre les avocats de Tim Cook aux États-Unis, en est le parfait exemple. Son jeu vidéo Fortnite, un des plus populaires de la planète tous supports confondus, a ainsi été purement et simplement banni des iPhone pour avoir tenté de proposer sa propre solution de paiement sans passer par celle d’Apple. Et donc sans s’acquitter des 30%.
Selon la Commission européenne, le fait que le système d’exploitation interdise même aux développeurs d’informer leurs utilisateurs qu’il est possible de passer à la caisse via d’autres moyens est également contraire à la loi. Mais certains éditeurs arrivent déjà à imaginer des solutions à ce problème, comme Amazon avec son app de livres audio appelée Audible.
Quelle réponse attendre de la Pomme ?
Afin de solder l’affaire, l’Europe offre à Apple la possibilité de partager son droit de réponse d’ici à trois mois. Un horizon assez large pour parfaire son discours, mais qui n’a que peu de chances de véritablement venir clore le débat. Il suffit de se pencher sur le cas de figure qui se déroule en ce moment outre-Atlantique, où le Sénat attaque la politique de l’App Store pour des raisons similaires.
Avec ses importantes dépenses en lobbying, Apple a qui plus est de sérieuses cordes à son arc pour venir se défendre de ces accusations. Mais il arrive tout de même que la société se retrouve obligée de régler de lourdes amendes histoire de servir de leçon à tout l’écosystème, comme c’est arrivé en France ou en Italie.