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App Store : le modèle des apps payantes bousculé par le Freemium
l’App Store a beaucoup changé et notre manière de
l’appréhender également. Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre le temps
de regarder en arrière pendant quelques instants.
Passant du règne de l’appli payante à celui de la gratuité,
il n’est pas toujours facile pour les développeurs de trouver un bon moyen de
voir leur travail rémunéré à sa juste valeur. À l’occasion du lancement de sa
nouvelle appli, l’un d’entre eux s’est confié et nous pointe les
évolutions de l’App Store :
De premium à freemium…
Pour espérer gagner de l’argent, les développeurs ont tout d’abord opté pour
le modèle payant. Simple, ce modèle a un défaut majeur puisqu’une fois l’appli
payée toutes les mises à jour sont gratuites. Le développeur ne peut donc plus
espérer empocher de l’argent à plus long terme.
Pour continuer à être rémunéré, il n’a d’autre choix que de créer
régulièrement une nouvelle application payante afin de la publier sur l’App
Store.
Peu à peu, une autre vision a commencé à s’imposer : le
freemium. Dans ce cas, le développeur choisit de proposer gratuitement
son application.Une fois installée dans son iPhone, l’utilisateur découvre
qu’il peut réaliser des achats optionnels pour, au choix, aller plus loin, plus
vite… le développeur peut ainsi, via ces achats réguliers, compter sur une
rémunération plus régulière et à plus long terme. C’est ainsi que le Freemium a envahi
littéralement l’App Store ces derniers temps. Mais cette invasion n’est pas
sans conséquence.
Le lancement parfait…
David Barnard, un développeur assez connu outre Atlantique à qui l’on doit
notamment Launch Center Pro a lancé sa dernière appli baptisée Perfect Weather
juste en même temps qu’iOS 7. Bien
accueillie, l’appli qui coute 2,99$ a été reprise sur de nombreux sites et mise
en avant dans plusieurs classements et même sur l’App Store. Résultat, la voici
qui se hisse jusqu’à la sixième place de l’App Store US. Une sacrée performance
que le développeur avait également réussi à atteindre avec son appli
précédente.
Puisque les deux applis sont arrivées en 6e position dès le premier jour, le
développeur décide d’aller comparer les revenus générés par chacune d’entre
elles. A sa grande surprise, sa dernière création pourtant au même prix
que l’autre lors de son lancement a généré 4 fois moins de
téléchargements.
Fort de ce constat, David Barnard doit se rendre à l’évidence :
aujourd’hui, atteindre les hauteurs de l’App Store est plus facile
qu’auparavant ! Évidemment, il n’est pas seul et nombreux sont les
développeurs qui ont eu le regret de faire le même constat aux US, mais
également ici en Europe. Certains vont même jusqu’à dire que le modèle
payant est mort.
La faute au freemium ?
Si les téléchargements sont moins nombreux, c’est qu’il se vend logiquement
moins d’application. Mais pourquoi ?
Lorsque l’on s’attarde sur les statistiques fournies par des sociétés
spécialisées dans l’étude de l’App Store comme Distimo ou App Annie, il ne fait
aucun doute que les revenus générés par l’App Store sont en
augmentation. La raison de ce changement n’est donc pas à chercher du
côté du porte-monnaie des utilisateurs.
Évidemment, tous les regards se tournent vers le modèle freemium apparu dès
2009. Depuis cette date, les achats dans l’application n’ont fait
qu’augmenter et peu à peu, ces applications mi-gratuites mi-payantes
sont devenues la norme. Plutôt que d’obliger l’utilisateur à s’acheter une
bonne fois pour toutes une application, les développeurs ont choisi de lui
offrir une appli et de l’inviter à acheter de nouvelles fonctionnalités, des
niveaux supplémentaires, la suppression de la pub…
En mars dernier, une étude a décidé de s’intéresser de plus prêt au
phénomène freemium et a montré qu’en février 2013, 76% des revenus
générés sur l’App Store US l’ont été grâce aux achats in
app.
Quelle(s) solution(s) pour la suite ?
Selon David Barnard, pour réussir avec le freemium, plusieurs facteurs
doivent être réunis : un nombre de téléchargements et un taux de
conversion élevé et surtout des revenus récurrents. Candy Crush
Saga est l’exemple idéal de ce genre de réussite qui n’est
pourtant pas accessible à tous.
Pour la prochaine version de LaunchCenter pro, le développeur a imaginé
une nouvelle stratégie. Évidemment, les utilisateurs existants
pourront effectuer la mise à jour gratuitement. Pour les autres le prix va
grimper petit à petit allant de 2,99 $ jusqu’à 4,99 $. Le développeur a décidé
de faire payer à sa manière pour les nouveautés. Il a évidemment pensé à créer
tout simplement une seconde appli, mais il est assez difficile dans ce cas de
faire passer les utilisateurs, souvent mécontents, de l’une à l’autre.
Pour conclure
Vous l’avez compris, pour continuer à vivre de leurs applis, les
développeurs qui optent pour le modèle payant doivent aujourd’hui redoubler
d’effort pour ne pas simplement figurer, mais également rester dans les
premières places de l’App Store afin de s’assurer des revenus suffisant.
Arriveront-ils à resister ou devront-ils céder aux sirènes du
freemium signant ainsi la fin des applis payantes ? L’avenir nous
le dira. En attendant de votre côté préférez-vous une app payante ou une fausse
gratuite ?
Si l’on en croit les résultats de
notre sondage, les achats In App ne sont pas souvent à votre gout.
Est-ce toujours le cas ?