Et si Revolut se lançait dans… les comparateurs de vols ?
Avec son cash, Revolut pourrait faire des acquisitions pour se renforcer.
Ces dernières années, la néo-banque Revolut a connu un développement considérable. Après avoir franchi le seuil des 10 millions de clients, la pépite britannique officialisait en février dernier un tour de table de 500 millions de dollars. Alors que la plupart des banques mobiles luttent pour leur survie depuis le début de la crise, Revolut semble mieux préparée.
Dans une interview au Financial Times, reprise par nos confrères de Presse-citron, Nikolay Storonsky, le PDG de la jeune pousse voit cette période délicate comme une “vraie opportunité” de croître. Ce dernier n’exclut pas la possibilité de racheter des concurrents direct, dont le modèle économique (basé sur le volume de transactions) s’avère très compromis.
Ses homologues anglais Monzo et Starling ont été obligés de faire appel au chômage partiel, tandis que la néo-banque allemande N26 vient d’étendre son précédent tour de table de 100 millions de dollars, in extremis. Revolut, qui supporte Apple Pay depuis un bon moment, prend aussi ses précautions : elle aurait même sollicité ses salariés pour remplacer leur salaire par un versement en actions.
Reconstruire sur les ruines ?
Le secteur du voyage est en pleine crise, et les géants de l’industrie en font les frais : Airbnb vient tout juste d’annoncer le licenciement de 25% de ses effectifs (soit 1 900 personnes), Air France vient de bénéficier d’une aide de 7 milliards d’euros de l’État français pour éviter la faillite. Dans ce chaos, Revolut pourrait bien placer ses billes.
Alors que le secteur devrait repartir de plus belle dans les années à venir, la situation actuelle pourrait faciliter l’entrée de la néo-banque sur le créneau. Nick Storonsky a expliqué à nos confrères que “les agrégateurs de voyages connaissent de vraies difficultés avec la crise – nous pourrions envisager d’en racheter un pour vendre des billets, tout en étant 10 à 15% moins cher que tous les concurrents”.
Cette option s’inscrirait parfaitement dans la stratégie globale de Revolut, qui cherche désormais à se diversifier. Après avoir capitalisée sur un compte et une carte de paiement, la néo-banque veut aller plus loin. Elle vient d’inviter ses clients lituaniens à migrer vers un nouveau compte, chapeauté par la Revolut Bank, qui détient une licence bancaire européenne complète. Avec ce changement, Revolut va pouvoir proposer aux 300 000 clients lituaniens de nouveaux produits comme les crédits ou encore le découvert. Un marché test, qui pourrait rapidement devenir la norme à travers toute l’Europe grâce au système de passporting européen…