Pour ces 3 raisons, la nouvelle loi pour des smartphones plus écologiques est déjà un échec
Une mesure insuffisante selon les experts.
Après des mois de discussions, le gouvernement a finalement tranché sur le nouveau système de bonus-malus écologique pour les smartphones. Cette initiative vise à encourager l’achat de mobiles plus réparables et durables, en ajustant leur prix en fonction de leur indice de réparabilité.
Avant même son entrée en vigueur cependant, cette loi soulève déjà de nombreuses critiques. Les experts y voient une mesure insuffisante qui ne changera pas fondamentalement les habitudes des consommateurs.
Un bonus qui concerne trop peu de modèles
Premier problème soulevé par les associations de consommateurs : le bonus de 40 euros ne s’appliquera qu’à une infime partie des smartphones du marché. Pour en bénéficier, un mobile doit atteindre un indice de réparabilité d’au moins 9,2/10 (contre un indice de 8,2/10 annoncé initialement). Or, seuls quelques rares modèles spécialisés comme les Fairphone atteignent ce seuil. Les smartphones les plus vendus en France, comme les iPhone ne sont pas concernés.
Cette mesure ne va donc concrètement pas inciter les Français à choisir des appareils plus réparables. La grande majorité des consommateurs continueront à acheter les mêmes modèles populaires, sans se soucier de leur impact environnemental. À titre d’information, l’iPhone 16 propose un indice de réparabilité de 7/10.
Des montants de bonus et malus trop faibles
Deuxième critique : même pour les rares smartphones éligibles, le bonus de 40 euros semble bien maigre face à des prix d’achat qui dépassent souvent les 500 ou 1000 euros. Ce montant ne suffira pas à convaincre les acheteurs de changer leurs habitudes. Quant au malus de 20 euros pour les mobiles avec un indice de réparabilités inférieur à 6,9/10, il est également trop faible.
Pour avoir un réel impact, il aurait fallu des bonus et malus bien plus significatifs, de l’ordre de plusieurs centaines d’euros. Mais le gouvernement a préféré ménager les constructeurs et les distributeurs.
Un malus finalement annulé
Dernier rebondissement : face aux pressions des lobbys, le gouvernement a finalement décidé d’annuler purement et simplement le malus. Au 1er janvier 2025, seul un bonus symbolique de 20 euros subsistera pour les très rares mobiles dépassant 9,2/10 à l’indice de réparabilité.
La mesure devait pour rappel entrer en vigueur l’été dernier, le 1er juillet 2024. Les lobbys ont cependant demandé un temps d’adaptation de six mois à l’exécutif, qu’ils ont obtenu. Cela leur a finalement permis de faire annuler le malus, et d’arriver à une mesure qui ne semble finalement pas servir à grand-chose, à part avoir dépensé du temps et de l’argent à la mettre en place.
Alors, simple coup de communication ou véritable volonté de changer les choses ? Pour les associations, la réponse est claire : cette loi est un échec annoncé qui ne résoudra pas la supposée obsolescence programmée des smartphones.